mercredi 24 septembre 2014

Le roi est mort, vive le roi !

Nous sommes en 1910 et De la Rue, imprimeur des timbres britanniques, prépare un nouveau timbre de 2d à l'effigie du roi pour remplacer celui en usage depuis 1902. Il en imprimera la bagatelle de 100 000 feuilles, soit 24 millions d'exemplaires. Les feuilles ne sont pas livrées immédiatement aux bureaux de poste, le temps d'écouler les exemplaires de l'émission précédente.

 

Malheureusement, le 6 mai 1910, le roi Édouard VII meurt et l'administration postale détruit alors tous les exemplaires. Ou presque.

 

Mis en vente par Spink, vente aux enchères du 25.09.2014, lot n° 35.

 

Valeur estimée : 50 000£

 

Il est intéressant de noter qu'un seul exemplaire sur lettre est connu. La lettre est adressée à nul autre que le roi George VI, successeur d'Édouard et datée du... 6 mai 1910. La coïcidence est un peu forte... Cette lettre se trouve aujourd'hui, on s'en doute, dans la collection royale.

 

Ce timbre est connu comme le « 2d Tyrian plum », c'est-à-dire de couleur pourpre de Tyr. Dans l'antiquité, cette teinture produite par les Phéniciens était réputée et prisée dans l'ensemble du monde méditerranéen. Dans le monde de la philatélie, elle est associé à ce timbre rare, non émis, connu à 12 exemplaires.

mercredi 18 juin 2014

Un timbre unique, le 1¢ magenta

Le 9 décembre 2010, John E. du Pont meurt dans une prison de Pennsylvanie. Il s'y trouvait depuis plus d'une décennie après avoir abattu sans motif apparent son voisin et ami de longue date, Dave Schultz. Ce triste fait divers serait aujourd'hui totalement oublié si John du Pont n'avait pas été un millionnaire philantrope. Cette année a d'ailleurs été présenté au festival de Cannes un film, Foxcatcher, racontant l'histoire de ce meutre et des troubles mentaux de son auteur.

 

Quel rapport avec la philatélie ? John E. du Pont était également un collectionneur aguerri qui avait acheté en 1980 le seul exemplaire connu du célèbre 1¢ magenta de la Guyane britannique :

 

Mis en vente par Sotheby's, vente aux enchères du 17.06.2014, lot n° 1

Valeur estimée : 10 000 000$ à 20 000 000$

Prix de vente : 7 900 000$

 

Mis en vente par Robert A. Siegel Auction Galleries Inc., vente aux enchères n° 560 du 05.04.1980, lot n° 374

Prix de vente : 850 000$

 

Mis en vente par Robert A. Siegel Auction Galleries Inc., vente aux enchères n° 279 du 24.03.1970, lot n° 279

Prix de vente : 280 000$

 

Transaction privée, 1940

Prix de vente : 45 000$

 

Mis en vente à l'Hôtel Drouot par l'état français, vente aux enchères du 06.04.1922, lot n° 295

Prix de vente : 300 000F

 

Transaction privée, 03.10.1878

Prix de vente : 120£

 

Transaction privée, 1873

Prix de vente : 6 shillings

 

Achat au bureau de poste, 1856

Prix de vente :

 

ex Hunter, Vaughan, McKinnon, Ridpath, Ferrary, Hind, Hind Scala, Small,  Weinberg & Associates, du Pont

 

Ce timbre est suffisamment célèbre pour qu'on connaisse son parcours exact depuis sa « découverte » en 1873. C'est le jeune Louis Vernon Vaughan, 12 ans, collectionneur, qui découvre cet exemplaire dans la correspondance de son oncle. Il le vend 6 shillings afin d'acheter d'autres timbres pour sa collection. 

 

Quelques années plus tard, le timbre fait son chemin dans la faduleuse collection du comte von Ferrary, où il y restera jusqu'à la mort de ce dernier à Paris en 1917. Il lègue sa collection à l'état allemand mais dans cette période de guerre, la France se l'approprie et la met aux enchères quelques années plus tard, déduisant le résultat de la vente des réparations de guerre dues par l'Allemagne à la France.

 

Le timbre est déjà célèbre et de nombreuses anecdotes le concernant sont racontées. On dit qu'un particulier ayant déniché un second exemplaire aurait contacté Arthur Hind, l'acheteur de l'Hôtel Drouot, afin de lui vendre ce deuxième joyau. Celui-ci aurait acquis ce deuxième exemplaire authentique, aurait ensuite allumé son cigare et mis le feu au timbre en disant « Il n'y a qu'un seul 1¢ magenta » à son interlocuteur médusé...

 

Une contreverse naîtra également sur la possibilité que le timbre soit en fait un 4¢ modifié, hypothèse aujourd'hui rejetée. Pour le comprendre, il faut se pencher sur l'histoire postale de la colonie britannique. En 1850, les premiers timbres y sont imprimés de façon artisanale et un service postal intérieur est mis en place en mars 1851. Ce service a un essor fragile en raison de tarifs postaux inadaptés. Fin 1851, ces tarifs sont modifiés : 4¢ pour une lettre simple, 8¢ pour une lettre de moins d'une once (environ 30g) puis 4¢ pour chaque once supplémentaire. Les journaux, auparavant distribués gratuitement, devaient maintenant être affranchis d'un timbre de 1¢. La colonie commandera donc des timbres à une imprimerie de la métropole, d'une valeur faciale de 1¢ et 4¢, ce qui était suffisant pour les besoins d'affranchissement.

 

L'émission de 1852 fut remplacée par une troisième émission en 1853, émission qui durera jusqu'en 1859. Cependant, à l'automne 1855, l'île ne reçoit que 5000 exemplaires de chacune des valeurs alors qu'elle en attendait 50 000. Une nouvelle commande est immédiatement envoyé à l'imprimeur mais à cette ère où internet et l'avion n'existaient pas, il faudra pr-s d'un an pour recevoir la prochaine commande. Les stocks de timbres de l'île s'amenuisant, les autorités se sont résignées à imprimer une nouvelle émission avec les moyens locaux, d'où l'aspect assez brut et minimaliste de la rareté illustrée ci-haut et ce qui explique que le postier-maître ait demandé à tous ses commis de parapher chaque exemplaire de ces timbres, d'où les lettre EDW, pour Edmund Dalzell Wight, sur le 1¢ magenta.

 

Le timbre porte un cachet du 4 avril 1856, un vendredi. Justement, ce jour-là, The Official Gazette of British Guiana, qui paraît habituellement le mercredi et le samedi, publie un numéro spécial comportant deux proclamations du gouverneur de l'île. On peut donc imaginer que c'est ce numéro spécial qui sera affranchi et envoyé à Andrew Hunter, au domicile duquel son neveu découvrira le timbre 17 ans plus tard.

 

L'exemplaire offert à la vente n'est pas en très bonne condition mais on peut néanmoins affirmer que c'est le plus bel exemplaire connu puisque c'est le seul. Celui qui l'ajoutera à sa collection pourra, comme la plupart des précédents propriétaires, ajouter son cachet ou ses initiales au dos du timbre et passera à la postérité philatélique.

 

 

samedi 25 décembre 2010

Le premier timbre de Noël ?

Les premiers timbres commémoratifs étant apparus à la toute fin du dix-neuvième siècle, et l'un d'entre eux est généralement considéré comme le premier timbre de Noël :

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Mis en vente par Vance Auctions Ltd, vente sur offres n° 279 du 26.01.2011, lot n° 5438.


Cote : 170$
Valeur estimée : 100$

Le timbre représente une mappemonde sur laquelle les pays du Commonwealth sont coloriés en rouge. Quel rapport avec Noël ? Aucun, si ce n'est l'inscription « XMAS 1898 » au bas de la mappemonde. En fait, le timbre ne commémore pas Noël mais l'instauration, à partir du 25 décembre 1898, d'un tarif universel d'un pence pour tous les états de l'empire britannique, dont le Canada fait partie. Tous les états ? Non, l'Australie et la Nouvelle-Zélande devront attendre quelques années de plus... Ce tarif unique ne survivra pas aux soubresauts économiques induits par la première guerre mondiale.

Ce timbre sera émis à environ 16 000 000 d'exemplaires; il est donc loin d'être rare. Il est de trois couleurs, un fond noir, les océans dans des teintes diverses de bleu et les pays du Commonwealth en rouge. Il semblerait que les deux couleurs étaient imprimés par lithographie, ce qui implique trois passages pour l'impression du timbre, ce qui donnera évidemment lieu à de multiples variétés amusantes, les couleurs et les océans étant plus ou moins bien alignés. Ce timbre est représenté par deux numéros distincts dans le catalogue Scott; les autorités postales ayant décidé « d'améliorer » la couleur des océans. En fait, on distingue très facilement quatre couleurs pour les océans.

Les deux paires ci-haut sont tout ce qu'il y a de plus normales, si ce n'est le numéro de planche dans la marge supérieure.

Joyeux Noël, avec quelques minutes de retard... !

dimanche 12 décembre 2010

Le détroit des Dardanelles

Le détroit des Dardanelles, c'est ça :

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Il s'agit d'un long bras de mer d'une soixantaine de kilomètre de long qui relie la mer Méditerranée à la mer Noire, via la petite mer de Marmara. Il est donc situé à l'extrémité occidentale de la Turquie. Inutile de dire que le contrôle de ce bras de mer est stratégique pour le contrôle de tout le trafic maritime desservant l'Asie mineure. 

Les forces alliées l'avaient bien compris et durant la première guerre mondiale, elles tenteront de ravir le contrôle de ce détroit à l'Empire ottoman, ce qui est plus simple à dire qu'à faire. Effectivement, les forces alliées s'y casseront les dents, l'opération étant un échec complet où près de 500 000 hommes perdront la vie. Il est d'ailleurs remarquable vu la configuration des lieux et vu le fait que les alliés durent faire un débarquement que les partes des Ottomans furent presque aussi élevées que celle des assaillants.

Ce n'est pas la première grande bataille qui eu lieu à cet endroit puisque qu'il y a un peu plus de 24 siècles la flotte athénienne y fut réduite en morceaux, ce qui mit fin à la guerre du Péloponnèse. Je vous recommande d'ailleurs la lecture du récit de Thucydide, Histoire de la guerre du Péloponnèse, publié entre autres dans la collection Bouquins de Robert Laffont. Je suppose que Churchill et les stratèges alliés connaissaient l'histoire et les risques liés à cette opération et pourtant je ne peux m'empêcher de penser que si leur génération avait autant jouer que la nôtre aux jeux de stratégie temps réel, la bataille de 1915 aurait été bien différente...

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Passons à la philatélie et examinons ce bloc de six timbres russes surchargés de la mention « Dardanelles 35 piastres » :

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Mis en vente par Cherrystone Philatelic Auctioneers, vente aux enchères du 16.12.2010, lot n° 2320


Cote : 50 000€
Prix indicatif : 30 000$
Prix de vente : Invendu

Au début du XXème siècle, l'empire Ottoman est en fin de vie et diverses puissances y possèdent des comptoirs postaux, dont la Russie. Cette dernière surcharge donc divers timbres avec le nom de villes ou régions de l'actuelle Turquie, dont les Dardanelles. 

Regardez bien ce bloc de six, en particulier le timbre de droite dans la rangée centrale. Le cadre est inversé ! Il est toujours intéressant de pouvoir admirer ces variétés au sein d'un bloc. Le timbre russe sans surcharge est également connu avec cadre inversé; cette erreur n'est donc pas propre aux exemplaires surchargés. Cette variété existe également à l'état oblitéré :

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Mis en vente par Cherrystone Philatelic Auctioneers, vente aux enchères du 16.12.2010, lot n° 2321


Prix indicatif : 10 000$
Prix de vente : Invendu

Mises à jour : Inverted Jenny position 22, une paire du premier vol transatlantique ne trouve pas preneur et un double de Genève sur lettre.

vendredi 10 décembre 2010

L'État indépendant du Congo

Comme le titre ne l'indique pas, l'État indépendant du Congo est un territoire (qui correspond à l'actuelle République démocratique du Congo) qui fut administré et géré par le roi des Belges, Léopold II, à la fin du dix-neuvième siècle. Cependant, l'administration de ce roi consista plus ou moins à laisser les grandes compagnies d'exploitation réduire la population en semi-esclavage, ce qui conduisit, après des débats et tractations difficiles, à l'annexion du Congo par la Belgique, en 1908.

Une collection spécialisée étant actuellement offerte sur le marché, j'en ai profité pour découvrir un peu ce domaine qui m'était totalement étranger. Après une première série à l'effigie du roi Léopold II, vient une deuxième série qui me plaît beaucoup. Elle dépeint des paysages et des scènes de la vie congolaise, en noir dans un cadre de couleur, très travaillé. La série sera reprise après les évènements politiques de 1908, en remplaçant « État indépendant du Congo » par « Congo belge ». Voici une feuille complète de l'un de ces timbres :

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Mis en vente par Postzegelveilingen Van Looy & Van Looy, vente aux enchères publique n° 133 du 17.12.2010, lot n° 105.

Cote : 15 500€
Prix de départ : 2000€
Prix de vente : 5600€

Cette feuille neuve est l'une des 464 feuilles qui ont été imprimées, pour un total de 23 200 exemplaires, ce qui n'est pas beaucoup ! Il est remarquable qu'il soit encore possible d'en trouver une feuille complète aujourd'hui. 

En recherchant des informations sur divers timbres offerts dans la vente, je suis tombé sur une véritable mine d'information sur la philatélie du Congo belge, que je vous invite à découvrir en suivant le lien si le domaine vous intéresse.

mercredi 1 décembre 2010

Le timbre qui n'existait pas

Si par hasard vous trouviez le timbre du Portugal suivant, vous viendriez de dénicher une véritable rareté :

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Mis en vente par Spink, vente aux enchères publique n° 1034 du 09.12.2010, lot n° 2043.

Valeur estimée : 20 000 à 25 000€
Prix de vente : Invendu

 

A première vue, il n'a rien de particulier. Bien que le vendeur ne le précise pas, il semble qu'il soit déchiré et renforcé dans la marge de gauche. Il est neuf, avec une partie de sa gomme originale, et possède un certificat d'authenticité. Le seul problème ? Ce timbre n'existe pas.

En effet, il suffit d'ouvrir n'importe quel catalogue de timbres du Portugal pour constater que la série de timbres émise de 1870 à 1884 à l'effigie de Louis 1er du Portugal (je vous passe son nom complet, qui doit bien comporter une quinzaine de prénoms !) ne possède pas de valeur de 500 reis. On a beau chercher parmi les treize valeurs, les trois types de papier, les quatre tailles de dentelure, les différentes couleurs, les surcharges de 1893, les deux réimpressions, les épreuves, rien.

Il s'agit en fait d'un timbre non émis qui, à la différence de certains timbres français, ne figure pas au catalogue. Le fait qu'il n'y en ait qu'un seul exemplaire connu n'aide certainement pas ! Il aurait été préparé pour servir à l'affranchissement de télégrammes. Il est offert à la vente, parmi une exceptionnelle collection d'épreuves de timbres portugais. D'ailleurs, cette collection comporte tellement d'items non répertoriés par le catalogue spécialisé « Provas e Ensaios de Portugal e Colónais » que le catalogue de vente servira longtemps de référence pour les collectionneurs de ce domaine.

Mise à jour du 26 décembre 2010

Cette vente semble avoir été un échec, seuls 84 lots sur près de 500 ont trouvé preneur, pour un total de 31 315€. Peut-être s'agissait-il d'une collection trop spécialisée...

dimanche 28 novembre 2010

Une paire oblitérée du 1fr vermillon

Il y a moins d'un mois qu'on parlait la dernière fois du 1fr vermillon sur ce blog, pour mentionner l'existence d'une variété « à la barbiche ». La paire que nous présentons aujourd'hui ne mérite un article que grâce à une coïncidence fortuite, l'offre simultanée de deux paires du 1fr vermillon.

Dominique, blogueur prolifique, nous a déjà présenté la première de ces deux paires :

https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEidxM3pRhas-si3zREa1vj3h3gWubr2MjYm5jIp-C9gosz52yt7qkQUolIHN0BFF0RhpFsIPbIjWRhePNTrTuS3RezhuNaT2JpE0RUGLvhF_pB0J3upUOzdCacJsu0SG5iIH8ULMwssXyr0/s400/28-11-2010-1.jpg

Mis en vente par Behr Philatélie, vente sur offres n° 11 se terminant le 08.12.2010, lot n° 227.

 

Cote : 85 000€
Prix de départ : 40 000€
Prix de vente : 42 775€

Le vendeur précise qu'il s'agit d'une paire superbe du vermillon vif et qu'il existe moins de cinq paires de ce timbre. Passons sur le « superbe » qui est franchement optimiste et revenons sur les cinq paires. Moins de cinq, c'est trois ou quatre ? Je dirais que ce n'est pas possible, il y a en forcément plus.

Déjà il y a en au moins deux puisque hasard du calendrier une seconde paire vient tout juste d'être vendue à Genève :

https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-KKd5ER5fEF1-27gJMkwq7GtspWtxUVNCsV6rX42Wx_L1efUyelXgjsTBzMxGMJj5qkHpFVdPKaBr5PbVRSZf36E0O65PyOfey0WocCdYc1nb3EOeuvqOao9CZsBPeImgSo6dWWZ0lq2K/s800/28-11-2010-2.jpg

Mis en vente par David Feldman SA, vente aux enchères publique du 19.11.2010, lot n° 20010.

 

Valeur estimée : 18 000€
Prix de vente : 18 000€

Il s'agit d'une paire vermillon foncé, à mon humble avis plus jolie que la précédente. On a donc deux paires oblitérées. Pour ne pas dépasser quatre, il faut omettre les paires neuves, les paires oblitérées sur lettres (on en connaît au moins trois, dont une est illustrée sur ce blog) ainsi que la bande de quatre sur fragment de lettre. Et que dire de l'énorme bloc de 32 timbres oblitérés du 1fr vermillon terne qui a été découpé il y 75 ans ?

Bref, on va dire qu'il n'y a pas plus de quatre paires du 1fr vermillon vif oblitéré et là ça devrait être bon !