dimanche 28 novembre 2010

Une paire oblitérée du 1fr vermillon

Il y a moins d'un mois qu'on parlait la dernière fois du 1fr vermillon sur ce blog, pour mentionner l'existence d'une variété « à la barbiche ». La paire que nous présentons aujourd'hui ne mérite un article que grâce à une coïncidence fortuite, l'offre simultanée de deux paires du 1fr vermillon.

Dominique, blogueur prolifique, nous a déjà présenté la première de ces deux paires :

https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEidxM3pRhas-si3zREa1vj3h3gWubr2MjYm5jIp-C9gosz52yt7qkQUolIHN0BFF0RhpFsIPbIjWRhePNTrTuS3RezhuNaT2JpE0RUGLvhF_pB0J3upUOzdCacJsu0SG5iIH8ULMwssXyr0/s400/28-11-2010-1.jpg

Mis en vente par Behr Philatélie, vente sur offres n° 11 se terminant le 08.12.2010, lot n° 227.

 

Cote : 85 000€
Prix de départ : 40 000€
Prix de vente : 42 775€

Le vendeur précise qu'il s'agit d'une paire superbe du vermillon vif et qu'il existe moins de cinq paires de ce timbre. Passons sur le « superbe » qui est franchement optimiste et revenons sur les cinq paires. Moins de cinq, c'est trois ou quatre ? Je dirais que ce n'est pas possible, il y a en forcément plus.

Déjà il y a en au moins deux puisque hasard du calendrier une seconde paire vient tout juste d'être vendue à Genève :

https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-KKd5ER5fEF1-27gJMkwq7GtspWtxUVNCsV6rX42Wx_L1efUyelXgjsTBzMxGMJj5qkHpFVdPKaBr5PbVRSZf36E0O65PyOfey0WocCdYc1nb3EOeuvqOao9CZsBPeImgSo6dWWZ0lq2K/s800/28-11-2010-2.jpg

Mis en vente par David Feldman SA, vente aux enchères publique du 19.11.2010, lot n° 20010.

 

Valeur estimée : 18 000€
Prix de vente : 18 000€

Il s'agit d'une paire vermillon foncé, à mon humble avis plus jolie que la précédente. On a donc deux paires oblitérées. Pour ne pas dépasser quatre, il faut omettre les paires neuves, les paires oblitérées sur lettres (on en connaît au moins trois, dont une est illustrée sur ce blog) ainsi que la bande de quatre sur fragment de lettre. Et que dire de l'énorme bloc de 32 timbres oblitérés du 1fr vermillon terne qui a été découpé il y 75 ans ?

Bref, on va dire qu'il n'y a pas plus de quatre paires du 1fr vermillon vif oblitéré et là ça devrait être bon !

samedi 20 novembre 2010

Les timbres en argent de « The Franklin Mint »

Parfois, sur eBay et consorts, apparaissent des timbres en argent. Le vendeur prend en général soin de faire un scan ou une photo de près, ce qui permet de constater que la réalisation est d'une certaine finesse et qu'il ne s'agit donc pas d'une production clandestine. D'où viennent ces timbres ?

Parfois des administrations postales, comme la Marianne de l'Europe en argent émise par La Poste, mais le plus souvent, il s'agit de « lingots » émis il y a une trentaine d'année par The Franklin Mint, une SARL fondée en 1964 en Pennsylvanie. Cette compagnie crée et vend une énorme panoplie d'objets de collection, dont des pièces et lingots divers. A la fin des années 1970 et au début des années 1980, elle émet entre autres au moins trois collections qui concernent les timbres, pour le compte de l'International Society of Postmasters (je ne sais pas s'il s'agit d'une entité distincte ou d'une marque de commerce de la compagnie) :

  1. En 1977, une collection des 50 timbres les plus célèbres du monde. Chaque « timbre » en argent sterling pèse environ 10g.
  2. En 1979, une collection des 73 premiers timbres du monde, en argent plaqué or. Ils sont offerts sur abonnement, au rythme de un par mois, pour un montant « garanti » de 19,50$, soit environ 50$ en monnaie d'aujourd'hui.
  3. En 1981, une collection des 100 timbres les plus célèbres du monde. Les « timbres » sont beaucoup plus petits que ceux de la première série et sont vendus comme miniatures. Ces miniatures étaient vendues au prix de 4,75$ chacune.

Ces objets de collection n'ont aucune valeur philatélique; d'ailleurs la compagnie ne s'y est pas trompée puisqu'on retrouve des publicités pour ces timbres dans Popular Mechanics, qui n'est pas spécialement un magazine destiné à des philatélistes :

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https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgr-hx17fRDKBWnsRGR_nFPGfdJFvUJQX3RwDBlJPvWDHJwWSBioKq5p9HJ1RT9zmFD7EOJsc5qsGTwViDyg_CPIwRRG_vl28vV4LEVD52_rbJE4RDJfx2-XKxiUKg0m9yfAM4ZCmvoBt4x/s800/20-11-2010-2.jpg

Les mots surlignés en jaune sont le résultat de la recherche sur Google. 

Combien valent ces timbres aujourd'hui ? Leur valeur philatélique est nulle; leur valeur en tant qu'objet de collection l'est presque autant. Il ne reste plus que la valeur d'agrément (après tout il est parfaitement légitime de trouver ces objets « beaux ») et leur éventuelle valeur en tant que métal, le cours de l'argent étant sujet, comme celui de nombreux autres métaux, à de brusqus flambées de spéculation.

J'attire l'attention du lecteur sur le fait que ces objets sont souvent présentés comme un investissement sûr justement parce qu'ils sont composés d'argent. Il faut d'abord savoir qu'il s'agit d'argent sterling, donc à priori à 92,5% et qu'il faudrait que les temps économiques soient particulièrement difficiles pour qu'on veuille fondre ces pièces pour en récupérer l'argent. Pour investir dans ce métal précieux, il vaut mieux acheter des parts d'un trust stockant des lingots d'argent, comme celui-ci ou éventuellement spéculer à l'aide de produits dérivés.

Bref, pour environ 150$ il est possible d'acheter la collection complète de miniatures. La collection de 50 timbres en argent est un peu plus chère, mais on pouvait la trouver à partir de 200$ il y a deux ans, ce qui était globalement la valeur des 500g d'argent contenu dans la collection. Depuis, le cours de l'argent a presque doublé donc il serait logique qu'il faille débourser plus pour obtenir cette collection. Il n'est pas rare de voir des pièces individuelles de ces collections offertes sur des sites de vente tels ebay, pour de prix de départ allant jusqu'à 50$, sans que je sache si elles trouvent preneur ou pas à ce prix.

vendredi 12 novembre 2010

Les dents du castor

Puisque que de très nombreux exemplaires viennent d'être vendus et qu'il s'agit d'un timbre que je trouve particulièrement intéressant, attardons-nous une fois encore sur le premier timbre du Canada, le castor. On distingue en général quatre émissions :

Années Détails Cote
1 1851-1852 Trois pence non dentelé, papier vergé 1150$
4 1852-1858 Trois pence non dentelé, papier vélin 240$
12 1859 Trois pence, dentelé, papier vélin 1000$
15 1859-1868 Cinq cents, dentelé, papier vélin 37,50$

Les cotes sont celles du catalogue Scott 2009 et sont données en dollars américains. Nous allons concentrer notre attention sur le n° 12, le trois pence dentelé, qui sera rapidement remplacé par son homologue de cinq cents, le Canada ayant adopté en 1859 la monnaie qu'elle utilise encore aujourd'hui, le dollar. Les premiers timbres dentelés sont donc plus rares que les non-dentelés en raison de leur période d'utilisation plus courte. De plus, les marges entre les différents timbres d'une planches étant insuffisamment large, les dentelures sur ces premiers timbres amputent très souvent le dessin.

Étant donné cet état de fait, il est inévitable que des petits malins transforment des n° 4 en n° 12 :

https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiB1tFxj39IeDDhQZ29oWb11xiq84sKasNuE33nD6sbhN9Rxt8aO8PP5_Ohso9thv2975A_bwkT3K8DkDPcp0t8MAvzJRWEKh7PunT1fTsyNlivkGQ7nUhI49w1OqjHmRbILDvV71BcSug0/s400/12-11-2010-1.jpg
Mis en vente par Sparks Auctions, vente aux enchères publique n° 7 du 08.11.2010, lot n° 154.

Cote : 400$
Prix de vente: 110$

Collection Healy Pass

A première vue, il s'agit d'un très bel exemplaire du n° 12. Cependant, il y a un premier indice qui doit nous faire douter, c'est que la pointe de toutes les dents est rigoureusement droite, comme si le timbre avais été séparé de ces voisins à coups de ciseaux. Cet indice, qui n'est pas en soi une preuve, nous pousse à examiner plus en détails les dentlures. On aperçoit alors des irrégularités manifestes (soulignées ou encerclées en vert par l'auteur de ce blog) qui ne sont pas typiques des dentelures de l'époque, comme on peut le constater sur un exemplaire normal :

https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh6lQB2S0dd7LF31v4rBcZpVqGNuB3TpbSXmti2lUd7ZAs0AcvrnmiaEZNMRzUyVNB3ASjdywPpwoEVhWe0NFxkwYCn6e4H94iQRPdgiyesCEK-38fqzkfbSMwaXfL4oq2qkXS6d2BI63Vd/s400/12-11-2010-2.jpg
Mis en vente par Sparks Auctions, vente aux enchères publique n° 7 du 08.11.2010, lot n° 162.

Cote : 1100$
Prix de vente: 400$

Collection Healy Pass

D'ailleurs, on remarquera sur cet exemplaire que les cinq premières dents sur le côté gauche sont également coupées au ciseau. Cependant, tous les interstices ont rigoureusement la même forme, la même profondeur, le même espacement.

Le plus cocasse dans cette histoire de fausse dentelure c'est que le faussaire a fait une grave erreur qui n'est pas visible sur le scan : il a redentelé un n° 1 sur papier vergé plutôt qu'un n° 4 sur papier vélin ! « A true philatelic crime » selon le vendeur. Une grosse bêtise à mon avis, sauf si le faussaire a pu faire gober à un collectionneur qu'il s'agissait d'une pièce unique et qu'un dentelé sur papier vergé était extrêmement rare...

Que faire avec ce timbre maintenant ? On peut l'édenter pour le retransformer en n° 1, au prix de marges qui seront alors inexistantes. On peut le conserver tel quel, il paraît quand même bien. Pour être honnête, il faudrait peut-être le marquer au dos, par exemple d'un « F » à l'encre, pour attirer l'attention des futurs acquéreurs. Cependant, personnellement, je n'aime pas par principe « dégrader » un objet ancien et du coup si par hasard il avait atterri dans ma collection, je pense que je le conserverait tel quel.

jeudi 11 novembre 2010

Évaluer un timbre du dix-neuvième siècle

Une question qui revient sans cesse dans le monde de la philatélie est « Quelle est la valeur de ce timbre ? ».  Le néophyte n'est pas aidé par les catalogues qui proposent des cotes qui sont largement supérieure à la valeur des timbres. De plus, le rapport entre la cote et la valeur d'un timbre dépend du catalogue de cotation (certains éditeurs fournissent des cotes plus réalistes que d'autres) et de la période à laquelle le timbre a été émis. Les choses se compliquent pour les timbres classiques du dix-neuvième siècle car la qualité de l'exemplaire a une énorme influence sur sa valeur réelle. Certains catalogues donnent deux ou trois cotes en fonction de la qualité; une division par deux de la cote entre chaque catégorie est un bon point de départ.

Une image valant mille mots, considérons un exemple concret, le premier timbre du Canada, émis à partir de 1851 :

 https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjKQfqaRxzd7zGrPmfkhVNL6IVWmP-OafJf12pEL7Etwrd9fTa-5mPMKvwib84c5_L6ey33smT60trX_aDO2l3OWVJ49GPzhL-l_RADsX2QQnv7IBhKwyyZ1LwOoasI7rInb20nyfiuoelV/s800/11-11-2010-1.jpg
Mis en vente par Sparks Auctions, vente aux enchères publique n° 7 du 08.11.2010, lot n° 35.

Cote : 350$
Prix de vente: 350$

Collection Healy Pass

Pour être plus précis, il s'agit d'un exemplaire sur papier vélin de couleur rouge foncé, émis entre 1852 et 1857. Ce timbre de 3 pence n'est pas rare (contrairement au 12 pence) car c'était le tarif lettre de l'époque. L'exemplaire illustré ci-haut est en excellent état pour les raisons suivantes :

  • Il n'y a aucun pli, aminci ou autre défaut de papier, ce qui est bien sûr difficile à évaluer sur un scan; on doit s'en remettre au vendeur.
  • Il possède quatre larges marges relativement égales. Au-delà de l'absence de défaut, c'est un critère très important dans la détermination de la valeur du timbre. On verra plus loin l'influence que peut avoir se point à priori anodin.
  • Sa couleur est vive et l'impression est claire et détaillée. Les amateurs de variétés et les spécialistes d'une émission rechercheront les variétés de teintes ou les impressions moins précises ou abîmées mais les collectionneurs généralistes préféreront la netteté. 
  • L'oblitération est délicate et ne masque pas le motif. Il est fréquent que les oblitérations soient appliquées grossièrement, soient peu lisibles et maculent le timbre d'un surplus d'encre noir flou. Encore une fois, les collectionneurs généralistes préféreront une oblitération claire, lisible mais en même temps discrète.
  • Ce timbre est en général frappé de l'une des deux oblitérations suivantes : sept anneaux concentriques ou un nombre entouré de quatre anneaux concentriques. Cet exemplaire est frappé d'un 21 entouré de quatre anneau. Ce nombre était celui utilisé par les bureaux de poste de Montréal, c'est donc le plus courant, Montréal étant à l'époque la ville la plus importante du Canada. Il n'y a donc pas de rareté particulière pour ce type d'oblitération.

En conséquence, ce timbre fut âprement disputé lors de la vente puisque lors de la mise à prix, le commissaire-priseur annonça qu'il avait déjà cinq mises (de cinq acheteurs potentiels donc) à 325$, ce qui est exceptionnel; on a rarement autant d'acheteurs qui sont prêt à débourser exactement le même prix. Cependant, l'un d'entre eux étant présent à la vente (via une session internet live), le timbre fut adjugé pour 350$.

Ce qu'on peut d'ores et déjà constater, c'est que le prix de vente est exactement la valeur de la cote, ce qui montre bien que cette dernière est largement surévaluée puisqu'il faut qu'un exemplaire exceptionnel soit offert pour qu'elle soit atteinte.

Dans cette vente, il y avait plus de 150 exemplaires de ce timbre offerts puisque qu'une collection spécialisée était dispersée. Voyons deux autres exemplaires pour mieux comprendre comment de petites différences peuvent jouer sur la valeur du timbre :

https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgbZ8XgKRFEWP5tXCL50HElvC9bwnYKWUyq3qys-A6GrLLgyKPlCYjI528L-mQ5Z2fTv6c8c2rPFzbcx9HU7rSXXRun3c3hR5ZXGaHJNDqQC0a-_Kutgu24YbE4FpPVVEekcEWM3HVDqsjN/s800/11-11-2010-2.jpg
Mis en vente par Sparks Auctions, vente aux enchères publique n° 7 du 08.11.2010, lot n° 25.

Cote : 350$
Prix de vente: 95$

Collection Healy Pass

Ce timbre possède toutes les même qualités que le précédent, à une exception, la marge de droite est coupée plus serrée. Ce petit détail a amputé les deux tiers de la valeur du timbre ! Cet exemplaire est néanmoins plus représentatif de la valeur réelle de ce timbre; la valeur atteinte par le premier présenté dans ce billet est exceptionnelle.

https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhrDdPt53QzV0E7o_32y4VIavVYNbhVVIgqsQfb6JcP3YSC7Rm8tdxWVumi9DjWNr0HSLO2DG1eUycp4dPxsWOQ0J7PHdWFZDYlrTJrMm8m8tTkgnYpyqbbhwlpWxjPpggyXdMF6jRibnU7/s800/11-11-2010-3.jpg
Mis en vente par Sparks Auctions, vente aux enchères publique n° 7 du 08.11.2010, lot n° 24.

Cote : 400$
Prix de vente: 70$

Collection Healy Pass

La cote de ce troisième exemplaire mérite quelques explications. Il s'agit d'un exemplaire sur papier nervuré (ribbed en anglais), qui cote 800$ pour un exemplaire en bonne qualité et 400$ pour un exemplaire de qualité moyenne, qui est le cas de celui-ci. L'oblitération discrète de Brockville, une jolie impression et les inscriptions marginales à droite ne suffisent pas à compenser les défauts : un aminci, des marges inexistantes sur deux côtés, une déchirure  en haut qui impacte négativement le regard. Ce timbre s'est donc vendu moins d'un dixième de sa cote maximale.

Peut-on tirer une conclusion de ses trois exemples ? Pas nécessairement mais on peut donner un guide général aux collectionneurs néophytes qui souhaitent évaluer leurs timbres classiques :

Qualité Cote Remarques
Exceptionnelle 100% Timbres exceptionnels, larges marges égales, impression claire, oblitération précise, couleur fraîche, papier impeccable. Ces exemplaires doivent être achetés auprès de tiers de confiance.
Très bonne 50% Timbres en très bonne voire excellente condition qui auraient un ou deux détails infimes qui les empêchent d'être exceptionnels, comme une oblitération un peu plus lourde, une marge moins droite, un détail qui choque l'oeil aguerri.
Bonne 25% Timbres en bonne condition qui ne présente à priori aucun défaut mais dont les marges sont un peu serrées, la couleur un peu moins fraîche, etc. Il y a très peu de timbres offerts par des particuliers qui sont supérieurs à cette catégorie.
Usuelle 10% La plupart des exemplaires sont dans cette catégorie; un ou plusieurs petits défauts de papier, un pli, aussi petit soit-il, le design coupé sur un côté, une oblitération maculant le timbre... tous ces détails font perdre énormément de valeur par rapport à un exemplaire parfait.

Ce tableau n'est qu'un guide général et ne doit pas être pris à la lettre pour tous les timbres classique; diverses caractéristiques font certains timbres sont plus ou moins souvent rencontrés en bonne ou mauvaise condition (les timbres communs sont souvent en meilleure condition; les mauvais exemplaires ayant simplement été jetés au fil des années). Il constitue cependant une bonne base pour avoir une idée de la valeur d'un timbre.

dimanche 7 novembre 2010

La barbiche de Cérès sur le 1fr vermillon

Le monsieur avec la barbiche sur les premiers timbres français, c'est Napoléon III, et c'est en 1852 (et en 1853 la mention Répub[lique] franç[aise] est remplacé par Empire Franc) pas en 1849. En 1849, les tous premiers timbres portent l'effigie d'un jeune homme d'une déesse grecque portant une couronne d'épis dans les cheveux, ainsi qu'un grappe de raisins.

Il arrive cependant que la barbiche de l'empereur soit parfois présente au menton de la déesse :

 https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEib_QBbzmLrnhhH2PXldqb3Xkjfunj7FFAP27x2nJksTwOQj_-HEj4JLyDeVwmS7km5mwgvL_lEDUqLvQm2W1jdnPJMQnN7TEZPEa6P1hgD9Hi9rQiRywWR5K5CF2zD5VfZ7O_eZB5DtNQ1/s800/07-11-2010-1.jpg
Mis en vente par David Feldman SA, vente aux enchères publique du 19.11.2010, lot n° 20014.

Valeur estimée : 80 000€
Prix de vente : 75 000€

Il semblerait que cette variété plutôt spectaculaire soit une dégradation progressive de l'un des clichés de la planche. Lequel ? Le cliché du tête-bêche ! En effet, en position 34 ou 35, je n'arrive plus à retrouver, on a le tête-bêche et sur une des rares paires connues, on a sur l'un des timbres cette variété « à la barbichette ».

Le vendeur précise que le timbre est neuf avec légère charnière, qu'il s'agit de la teinte vermillon foncé qu'il y a des marges blanches tout autour (c'est quand même très serré en bas !) et que la variété est beaucoup plus marqué que sur l'autre exemplaire connu. Voyons cet autre exemplaire :

 https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi7_u48dwtDaa_soOtitZR59guWbdxBQp4AKDAIOmCxTFkSWAaeJLHg_naGUDBW8b7uRUDLGOWBMZy8-I2XAHGJBPxIgu28UsYVY_tqNYlGgRcR8xmN01szQLf716QMFtUNl9EZgJQ4yXgH/s800/07-11-2010-2.jpg
Mis en vente par Spink, vente aux enchères publique du 17.11.2003, lot n° 77.

Valeur estimée : 35 000€ à 50 000€
Prix de vente : Inconnu

Collection Lafayette

Ce timbre est superbe d'apparence mais possède un très léger aminci et quelques petites taches de rouille dans la marge. On peut constater que la barbichette est différente du premier exemplaire illustré dans ce billet. Il s'agit d'un vermillon terne, la seule nuance sur laquelle cette erreur avait été constatée d'après le vendeur. Eh bien, ce n'est plus le cas !

Mises à jour : Une lettre postée de Paris le 4 janvier 1849 et une lettre postée de Guadeloupe affranchies de timbres français.