lundi 19 mai 2008

Timbres rares et gangters

On sait que les timbres rares attirent les fraudeurs, faussaires et escrocs en tout genre. D'ailleurs certains faussaires étaient de véritables artistes et leurs reproductions étaient parfois mieux réalisées que les originaux !

Les timbres rares attirent également parfois les gangsters. En 1980, lors du deuxième salon annuel de la philatélie à Montréal, deux hommes cagoulés et armés font irruption dans la salle d'exposition, cassent une vitrine de protection et s'emparent d'un bloc de vingt-cinq timbres avant de disparaître sous le regard ébahi des personnes présentes.

Quel était ce bloc ? Un bloc de la plus célèbre erreur des timbres canadiens, le « Seaway invert ». En 1959, le Canada et les États-Unis émettent un timbre identique pour célébrer la voie maritime du St-Laurent, un énorme ensemble d'écluses et de canaux qui permet aux navires cargo de rejoindre les Grands Lacs à partir du St-Laurent.
À Winnipeg, un commis achète 30 timbres pour les besoins de l'hôtel pour lequel il travaille. Trois ou quatre de ces timbres sont immédiatement utilisés avant que quelqu'un ne remarque l'erreur : le centre du timbre, imprimé en bleu, est inversé par rapport à la légende, imprimée en rouge. Les exemplaires restants sont achetés une petite fortune par un des plus grands marchands philatéliques canadiens, Kasimir Bileski. Les vingt autres exemplaires de la feuille de 50 avaient déjà été vendus et à priori utilisés, dont certains ont été retrouvés.

Dans les mois qui suivent, de nouvelles feuilles sont retrouvés dans diverses villes d'Ontario. On estime aujourd'hui qu'environ 400 de ces timbres sont disponibles sur le marché, dont plusieurs oblitérés et même seize sur enveloppe !

Le St-Laurent inversé, bloc de quatre

Mis en vente par H.R. Harmer, vente aux enchères n° 2984 du 22.05.2008, lot n° 2400.

Prix indicatif : 64 000$
Prix de vente : 57 500$

collection « Mont-Royal »


Bien que des exemplaires neufs soient relativement souvent offerts à la vente, un bloc de quatre est un événement exceptionnel.

Les observateurs attentifs remarqueront qu'il s'agit d'un coin de feuille mais qu'il ne porte pas les traditionnelles inscriptions d'un « plate block ». La réponse est simple et cocasse. À chaque nouvelle émission, de nombreux philatélistes se précipitaient dans les bureaux de poste pour n'acheter que les coins des feuilles, un « déplorable » comportement que Postes Canada su transformer en imprimant ses feuilles normales sans inscription et en imprimant des blocs de coin avec inscriptions spécialement pour les philatélistes...

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