dimanche 14 décembre 2008

La tentative de vol transatlantique de Martinsyde, Raynham et Morgan

En parcourant les divers sites de ventes aux enchères, on tombe parfois sur des pièces inconnues qui nous invitent à chercher le pourquoi de leur existence. Voici l'une d'entre elles :

Mis en vente par Cherrystone Philatelic Auctioneers, vente aux enchères du 08.01.2009, lot n° 950.

Prix de départ : 8500$
Prix de vente : Invendu

Mis en vente par Cherrystone Philatelic Auctioneers, vente aux enchères du 09.11.2010, lot n° 936.

Prix de départ : 8500$

Prix de vente : Invendu


Ce pli est adressé à Edwin Cleary, Londres et est affranchi de quatre timbres de la série « Caribou » surchargés « 1st Atlantic Air Post, Martinsyde, Raynham, Morgan ». Cette surcharge n'est pas répertoriée dans les catalogues que j'utilise et c'est la première fois que je la vois.

La surcharge ressemble à celle utilisée sur un 3¢ caribou pour un autre premier vol transatlantique. Qu'en est-il donc de celle-ci ?

Tout d'abord, Martinsude, Raynham et Morgan ont bien tenté par deux fois une traversée de l'Atlantique en avion en 1919. La première le 18 avril 1919, six jours après la tentative malheureuse dHawker et Grieve. Le vol sera bref, l'avion ne réussissant pas à décoller. La deuxième tentative aura lieu en juillet mais un crash au décollage rendra l'avion inutilisable.

Ce vol devait-il transporter du courrier ? Oui, et le postier-maître J. A. Robinson avait écrit à l'encre manuscrite « Aerial Atlantic Mail JAR » sur quelques dizaines d'exemplaires du 3¢ caribou. Les lettres partiront donc par bateau dans les bagages des pilotes.. qui les oublieront six mois avant de les remettre à la poste Londonienne.

Revenons à notre lettre. Edwin Cleary était un reporter du Daily Express, envoyé spécial à Terre-Neuve pour couvrir les tentatives de traversée de l'Atlantique. La surcharge a probablement été réalisée par M. Cleary lui-même, le postier-maître ayant nié le caractère officiel de ces surcharges. D'ailleurs, ce que le vendeur ne précise pas explicitement, c'est qu'on ne trouve pas au dos de l'enveloppe de cachet d'arrivée. Il est donc hautement probable que cette lettre (et les quelques autres connues) n'ait tout simplement pas voyagé par le système postal.

Il s'agit donc à priori d'une fabrication privée, d'une curiosité.

Mise à jour du 28.10.2010

Cette curiosité a bien du mal à trouver preneur, puisqu'elle est toujours en vente aujourd'hui, au même prix.

4 commentaires:

  1. christian FALLIERO18 octobre 2016 à 09:23


    Suis intéréssé par toute info concernant les tentatives de taversées aériennes de 1919 (De Terre Neuve à l'Irlande)
    05 62 42 96 36


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  2. Jean-Claude Vasseur18 octobre 2016 à 09:23

    Edwin Cleary a produit ces faux timbres et les quelques lettres connues n'ont jamais traversé l'Atlantique. Sur le "vrai" timbre, le PMG n'a fait que signer à l'encre ordinaire. La mention "Aerial Atlantic Mail" est de son secrétaire W.C. Campbell et est réalisée à l'encre d'imprimerie.

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  3. Merci pour vos précisions !

    Je penserai à mettre un scan de la surcharge manuscrite lorsque j'en croiserai un exemplaire dans une vente. Ce qui m'a (un peu) étonné lorsque j'ai rédiget ce billet, c'est que le vendeur omet de
    mentionner que ces timbres sont des curiosités (voire des faux)...


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  4. Jean-Claude Vasseur18 octobre 2016 à 09:23

    Martynside est le constructeur de l'appareil utilisé par Raynham et Morgan.

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