Transportons-nous dans la colonie britannique du Nouveau-Brunswick en 1860, quelques années avant son rattachement au Canada.
À l'époque, l'honorable Charles Connell est un personnage politique important du Nouveau-Brunswick. Il est membre de l'assemblée législative depuis 1846 et est nommé intendant des postes en 1859. Cependant, il n'occupera ce poste qu'une seule année, pour la raison que l'on va voir.
Comme les autres colonies britanniques d'Amérique du nord, le Nouveau-Brunswick se prépare à troquer la monnaie anglaise par une monnaie décimal, basée sur les dollars et les cents. L'intendant commande donc à l'American Bank Note Company une nouvelle série de timbre pour remplacer la précédente. Cette série comprendra les valeurs 1¢, 5¢, 10¢, 12½¢ et 17¢, qui correspondent aux tarifs de l'époque.
Charles Connell s'implique personnellement dans le design des timbres et fait même un déplacement à New York pour l'occasion. Le tout est gardé secret jusqu'à ce que les timbres soient reçus au Nouveau-Brunswick à la fin avril. C'est le début du scandale :
Le timbre de 1¢ est orné d'une locomotive (c'est d'ailleurs le premier au monde), celui de 10¢ du protrait de la reine, celui de 12½¢ d'un transatlantique et celui de 17¢, qui arrivera un peu plus tard, du portrait du prince de Galles. Le timbre de 5¢ quant à lui est orné d'un portrait de Connell lui-même ! On évoque un crime de lèse-majesté et on reproche à l'intendant des postes sa vanité. L'affaire fait grand bruit.
Le gouverneur général tranche le 8 mai : les timbres de la série peuvent être émis, sauf le 5¢, qui doit être réimprimé avec le portrait de la reine Victoria. L'intendant des postes remet sa démission, qui est acceptée. Il ramène chez lui « son » timbre et brûlent presque toutes les feuilles.
Il en aurait offert une à chacune de ses filles, qui les auraient détruites, histoire d'oublier la honte qui venait de s'abattre sur la famille. Cependant, quelques dizaines d'exemplaires (on estime qu'environ 75 exemplaires auraient survécus jusqu'à nous) échapperont à la destruction et sont aujourd'hui, avec les nombreuses épreuves, un témoignage amusant des premiers pas de la philatélie et de l'épineux problème du choix des émissions.
Malgré le scandale provoqué à l'époque, il semble que la carrière politique de Charles Connell se soit poursuivie sans encombre jusqu'à sa mort en 1873. Charles Connell n'a jamais offert d'explication pour son geste, ne l'a jamais revendiqué mais n'a pas rejeter la faute sur une tierce personne non plus. Toujours est-il qu'aujourd'hui il fait partie de l'histoire de la philatélie...
L'exemplaire illustré ci-haut est typique de la condition dans laquelle on retrouve les exemplaires véritables. Séparé au ciseau, sans gomme, avec de petits défauts. Celui-ci porte en plus une fausse oblitération, aucun exemplaire n'ayant voyagé par le système postal officiel.
Voici un autre exemplaire offert à la vente, un peu plus joli que le précédent mais réparé sur les deux côtés :
Finalement, s'il faut remplir la case de l'album, peut-être vaut-il mieux se procurer une épreuve et la denteler :
Cependant attention, l'intendant des postes vous a à l'oeil !
À l'époque, l'honorable Charles Connell est un personnage politique important du Nouveau-Brunswick. Il est membre de l'assemblée législative depuis 1846 et est nommé intendant des postes en 1859. Cependant, il n'occupera ce poste qu'une seule année, pour la raison que l'on va voir.
Comme les autres colonies britanniques d'Amérique du nord, le Nouveau-Brunswick se prépare à troquer la monnaie anglaise par une monnaie décimal, basée sur les dollars et les cents. L'intendant commande donc à l'American Bank Note Company une nouvelle série de timbre pour remplacer la précédente. Cette série comprendra les valeurs 1¢, 5¢, 10¢, 12½¢ et 17¢, qui correspondent aux tarifs de l'époque.
Charles Connell s'implique personnellement dans le design des timbres et fait même un déplacement à New York pour l'occasion. Le tout est gardé secret jusqu'à ce que les timbres soient reçus au Nouveau-Brunswick à la fin avril. C'est le début du scandale :
Mis en vente par Sparks Auctions, vente aux enchères n° 3 du 13.01.2009, lot n° 864. Cote : 6000$, 6000£ Cote : 12 000$ Prix de vente : 2500$ |
Le timbre de 1¢ est orné d'une locomotive (c'est d'ailleurs le premier au monde), celui de 10¢ du protrait de la reine, celui de 12½¢ d'un transatlantique et celui de 17¢, qui arrivera un peu plus tard, du portrait du prince de Galles. Le timbre de 5¢ quant à lui est orné d'un portrait de Connell lui-même ! On évoque un crime de lèse-majesté et on reproche à l'intendant des postes sa vanité. L'affaire fait grand bruit.
Le gouverneur général tranche le 8 mai : les timbres de la série peuvent être émis, sauf le 5¢, qui doit être réimprimé avec le portrait de la reine Victoria. L'intendant des postes remet sa démission, qui est acceptée. Il ramène chez lui « son » timbre et brûlent presque toutes les feuilles.
Il en aurait offert une à chacune de ses filles, qui les auraient détruites, histoire d'oublier la honte qui venait de s'abattre sur la famille. Cependant, quelques dizaines d'exemplaires (on estime qu'environ 75 exemplaires auraient survécus jusqu'à nous) échapperont à la destruction et sont aujourd'hui, avec les nombreuses épreuves, un témoignage amusant des premiers pas de la philatélie et de l'épineux problème du choix des émissions.
Malgré le scandale provoqué à l'époque, il semble que la carrière politique de Charles Connell se soit poursuivie sans encombre jusqu'à sa mort en 1873. Charles Connell n'a jamais offert d'explication pour son geste, ne l'a jamais revendiqué mais n'a pas rejeter la faute sur une tierce personne non plus. Toujours est-il qu'aujourd'hui il fait partie de l'histoire de la philatélie...
L'exemplaire illustré ci-haut est typique de la condition dans laquelle on retrouve les exemplaires véritables. Séparé au ciseau, sans gomme, avec de petits défauts. Celui-ci porte en plus une fausse oblitération, aucun exemplaire n'ayant voyagé par le système postal officiel.
Voici un autre exemplaire offert à la vente, un peu plus joli que le précédent mais réparé sur les deux côtés :
Mis en vente par Vance Auctions Ltd, vente sur offre n° 265 se terminant le 22.01.2009, lot n° 5062. Cote : 7500$ Prix de vente : Inconnu |
Finalement, s'il faut remplir la case de l'album, peut-être vaut-il mieux se procurer une épreuve et la denteler :
Mis en vente par Sparks Auctions, vente aux enchères n° 3 du 13.01.2009, lot n° 861. Cote : 300$ Prix de vente : 230$ ex Hatfield |
Cependant attention, l'intendant des postes vous a à l'oeil !
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