samedi 29 novembre 2008

Le premier timbre dentelé des États-Unis

Les timbres américains de 1851-1861 à l'effigie de Benjamin Franklin, George Washington et Thomas Jefferson sont imprimés par Toppan, Carpenter & Co.

À la fin du moi de février 1857, les premiers timbres dentelés sont livrés à New York, Philadephie, La Nouvelle-Orléans, et quelques autres villes afin de débuter une période d'essai d'un peu plus de trois mois ces timbres nouvellement dentelés. Il faut croire que l'essai fut concluant puisque dès le 8 avril, le gouvernement renouvelle le contrat signé avec l'imprimeur en 1851. Les termes du nouveau contrat, qui entre en vigueur le 10 juin 1857, stipulent que dorénavant tous les timbres devront être dentelés.

Le premier timbre dentelé est donc le 3¢ rouge bordeaux, timbre qui était au coeur de la collection spécialisée de W. Wilson Hulme II et qui a recensé 75 timbres sur lettre de la période antérieure à la signature du contrat entérinant définitivement l'utilisation de timbres dentelés.

Voici deux des trois lettres connues datées du 28 février 1857, la plus ancienne date recensée d'utilisation d'un timbre dentelé officiellement aux États-Unis :

Mis en vente par Robert A. Siegel Auction Galleries, vente aux enchères n° 964 du 02.12.2008, lot n° 222.

Valeur estimée : 4000 à 5000$

Prix de vente : 5750$

Mis en vente par Robert A. Siegel Auction Galleries, vente aux enchères n° 489 du 31.03.1976, lot n° 63.

Valeur estimée : 2000 à 5000$

Prix de vente : 1650$


Le premier timbre dentelé des États-Unis

Mis en vente par Robert A. Siegel Auction Galleries, vente aux enchères n° 964 du 02.12.2008, lot n° 223.

Valeur estimée : 4000 à 5000$

Prix de vente : 5000$

Lors de la vente en 1976 de la première lettre illustrée ci-haut, c'était alors la seule ayant été authentifiée datant du 28 février 1857.

On remarquera justement que le cachet à date  ne comporte pas l'année ! Je n'ai pas de référence sous la main mais je suppose qu'un cachet différent est utilisé dans les années subséquentes ou que les timbres sont d'une teinte suffisamment différente pour qu'il n'y ait pas de confusion possible.

mardi 25 novembre 2008

De l'utilité d'apprendre au moins quelques mots d'une langue étrangère

Laissons de côté l'aspect culturel fort de l'apprentissage d'une langue étrangère et concentrons-nous sur l'aspect pratique en philatélie. Le strict minimum que tout un chacun devrait connaître dans une langue étrangère d'un pays dont on s'intéresse aux timbres est le nom du pays, de la devise monétaire ainsi que les nombres les plus courants, comme les chiffres de un à dix, les dizaines, etc.


Voici un timbre émis par la Suède dans la deuxième moitié du dix-neuvième siècle :


Mis en vente par AB Philea, Lars Tore Eriksson et Frimärkskompaniet, vente aux enchères n° 270, lot n° 540.


Prix de départ : 25 000 kr


Sverige, c'est Suède. Frimärke, timbre. Tretio öre, trente öre. Trente ? Trente ! Il s'agit donc bien d'une erreur, d'une erreur qui multiplie quand même la valeur du timbre par mille.


D'après le catalogue Facit, 970 exemplaires auraient été produits et vendus avec cette erreur, à comparer aux 18,6 millions d'exemplaires normaux, où on lit bien tjugu öre. Il s'agit certainement d'une erreur de cliché qui a été corrigée puisqu'on connaît deux ou trois paires comportant un exemplaire normal et un exemplaire erroné.

vendredi 21 novembre 2008

Les premiers timbres de la confédération suisse

Nous avons vu que les premiers timbres émis par la Suisse furent le fait des autorités cantonales et non d'une administration centrale. Le 12 septembre 1848, les Suisses adoptent une constitution fédérale qui, entre autres, confient l'administration des postes à une autorité centrale.


Celle-ci se met en place en 1849 et les premiers timbres valides dans toute la Suisse sont émis en mai 1850. Les timbres comprennent une valeur faciale ainsi qu'une indication du tarif :

  1. Poste locale ou orst post, 2½ rappen. Il y a donc deux timbres différents, l'un comportant l'inscription en français, l'autre en allemand. Paradoxalement, les deux variantes sont distribuées dans toutes les régions de Suisse, sans tenir compte de la répartition linguistique.
  2. Rayon I, 5 rappen. Le premier rayon correspond à une distance de 10 lieues, ce qui fait près de 50 kilomètres.
  3. Rayon II, 10 rappen. Jusqu'à 25 lieues.
  4. Rayon III, 15 rappen. Jusqu'à 40 lieues. Il faudra attendre 1852 pour avoir un timbre à ce tarif.

Au centre du timbre, la croix suisse, découpée ou non par un fin cadre noir. La présence ou non de ce cadre modifie drastiquement la valeur du timbre.


Par exemple, pour le timbre local, on trouve quatre variantes : avec texte français ou allemand et avec ou sans cadre noir. La plus rare de ces variantes est le timbre français sans cadre noir.


Les premiers timbres de Suisse

Mis en vente par Rapp Internationale Briefmarkenauktionen, vente aux enchères du 25.11.2008, lot n° 641.


Cote : 35 000 Fr
Valeur estimée : 8000 à 10 000 Fr

Prix de vente : 14 500 Fr


collection Genève


Pour le 5 rappen, la variante à posséder est celle d'un tirage de 1851 où l'imprimeur abandonne l'une des trois couleurs pour n'en garder que deux. La croix doit être ceinte d'un fin cadre bleu (complet) pour multiplier la valeur du timbre par mille :


Le timbre le plus rare de Suisse

Mis en vente par Rapp Internationale Briefmarkenauktionen, vente aux enchères du 25.11.2008, lot n° 658.


Cote : 250 000 Fr
Valeur estimée : 100 000 à 150 000 Fr

Prix de vente : 270 000 Fr


collection Genève, ex Zumstein, Munk, Rellstab, Eichele


Ce timbre est probablement le plus rare de Suisse puisque seuls douze exemplaires sont aujourd'hui connus et parmi ces douze, celui offert ici est certainement l'un des plus beaux. Pour la petite histoire, il s'agit d'un exemplaire de type 14 (il y a 40 types différents, une partie du motif ayant été dessinée 40 fois à la main), imprimé avec la pierre d'impression dite B2.


Une autre rareté de Suisse

Mis en vente par Rapp Internationale Briefmarkenauktionen, vente aux enchères du 25.11.2008, lot n° 657.


Cote : 190 000 Fr
Valeur estimée : 60 000 à 80 000 Fr

Prix de vente : 105 000 Fr


collection Genève


Ce timbre de dix rappen, avec fine croix noire autour de la croix Suisse, est lui aussi une grande rareté, comme sa valeur l'indique. D'une exceptionnelle fraîcheur, avec une oblitération port payé de Berne, avec des marges généreuses, il s'agit encore une fois d'un des plus beaux exemplaires de cette rareté.


Cet article conclut les quatre articles consacrés à l'exceptionnelle vente de Rapp, le quatrième étant une mise à jour d'un article de 2007 sur le Double de Genève.


mardi 18 novembre 2008

La colombe de Bâle

En 1845, le canton de Bâle emboîte le pas aux cantons de Zurich et de Genève, qui émettaient leurs timbres depuis deux ans. Le motif, une colombe blanche sur un écusson rouge se distinguait avantageusement des timbres émis par les autres cantons suisses. Il est également remarquable que ce timbre ait été produit par un procédé typographique à trois couleurs, noir, bleu et rouge.

Le tarif simple de 2½ rappen suffisait à envoyer une lettre en ville, c'est-à-dire à Bâle même. Moyennant deux timbres, on pouvait envoyer une lettre dans les communes limitrophes. Un peu plus de 1000 feuilles de 40 exemplaires furent imprimés, ce qui en fait aujourd'hui un timbre assez rare.

Voici par contre une grande rareté, une paire du premier tirage, qui se reconnaît à la teinte bleu vif :

La colombe de Bâle

Mis en vente par Rapp Internationale Briefmarkenauktionen, vente aux enchères du 25.11.2008, lot n° 631.

Cote : 220 000 Fr
Valeur estimée : 80 000 à 100 000 Fr

Prix de vente : 120 000 Fr

collection Genève


On retrouve également, dans cette vente hors du commun, cinq exemplaires sur lettre, dont voici les trois qui arborent un exemplaire bleu vif, toutes exceptionnelles par leur état de conservation :

La colombe de Bâle, sur lettre
La colombe de Bâle, sur lettre
La colombe de Bâle, sur lettre

Rapp Internationale Briefmarkenauktionen, vente aux enchères du 25.11.2008, lots n° 1030 à 1032.

Cote : 45 000 Fr
Valeur estimée : 20 000 à 30 000 Fr

Prix de vente : 46 000, 25 000 et 38 000 Fr

collection Pilatus


On notera la couleur d'une exceptionnelle fraîcheur sur le timbre de la première lettre. Qui pourrait croire qu'il a été imprimé il y a plus de 150 ans ?

samedi 15 novembre 2008

Le premier timbre de Suisse, canton de Zurich

Le maison Rapp tenant fin novembre la plus importante vente aux enchères de l'année (la vente devrait tout de même totaliser quinze millions de francs, soit environ dix millions d'euros), c'est l'occasion de présenter les premiers timbres émis par la Suisse et plus précisément par le canton de Zurich.

En effet, en 1843, devant le succès rencontré par la création de Sir Rowland Hill, le canton de Zurich (très rapidement suivi par celui de Genève, mais ça c'est un autre article...) emboîte le pas à l'Angleterre et émet ses premiers timbres le permier mars de cette année. Le conseil d'état en profite pour revoir les tarifs; il décrète un tarif ordinaire de six rappen (centimes en français) pour les lettres à destination du canton et un tarif réduit de quatre rappen pour les lettres locales. Deux timbres seront donc émis.

Le lithographe produira cinq dessins de chaque timbre, qui seront disposés horizontalement et reproduits vingt fois sur la pierre d'impression. La planche de 100 timbres est imprimée sur un papier contenant de fines lignes rouges. On trouve des timbres où ces lignes sont verticales, d'autres où elles sont horizontales.

Même si ces deux timbres sont restés les seuls en usage pendant huis ans, le timbre de 4 ruppen est aujourd'hui assez rare. Le nombre d'exemplaires offerts dans la vente aux enchères qui nous intéresse est particulièrement élevé.

Le premier timbre de suisse, sur lettre

Mis en vente par Rapp Internationale Briefmarkenauktionen, vente aux enchères du 24.11.2008, lot n° 6.

Cote : 53 000 Fr
Valeur estimée : 15 000 à 20 000 Fr

Prix de vente : 28 000 Fr


Cette lettre a été postée de Zurich le 1er janvier 1845. Le destinataire habitait en ville comme l'indique la mot allemand Dahier. Le timbre, de type I avec lignes verticales, est en excellente condition.

Le premier timbre de suisse, sur lettre

Mis en vente par Rapp Internationale Briefmarkenauktionen, vente aux enchères du 24.11.2008, lot n° 7.

Cote : 53 000 Fr
Valeur estimée : 6000 à 8000 Fr

Prix de vente : 11 000 Fr

ex Erich Levin


Une deuxième lettre, affranchie d'un timbre de type II, lignes verticales, datée du 31 décembre 184?. Le timbre aurait un défaut de planche qui n'est pas visible sur le scan.

Deux collections prestigieuges sont offertes aux collectionneurs durant cette vente. La première, la collection « Genève », comprend pas moins de dix exemplaires du timbre de 4 ruppen, un de chaque type pour chaque orientation des lignes rouges. Malheureusement, les scans disponibles ne sont pas suffisamment détaillés pour qu'on puisse distinguer les types. Nous allons donc passer à la deuxième collection, « Pilatus », qui comprend trois exemplaires sur lettres.

Le premier timbre de suisse, sur lettre

Mis en vente par Rapp Internationale Briefmarkenauktionen, vente aux enchères du 25.11.2008, lot n° 1007.

Cote : 53 000 Fr
Valeur estimée : 15 000 à 20 000 Fr

Prix de vente : 28 000 Fr

ex Dr Mocellin, collection Pilatus


Un exemplaire de type I, lignes verticales, sur lettre postée à Zurich le 30 décembre 1844. Des voeux de bonne année, comme les deux autres lettres ci-haut ? Il faudrait un allemand pour déchiffrer la première ligne de texte qu'on voit en transparence.

Le premier timbre de suisse, sur lettre

Mis en vente par Rapp Internationale Briefmarkenauktionen, vente aux enchères du 25.11.2008, lot n° 1008.

Cote : 53 000 Fr
Valeur estimée : 15 000 à 20 000 Fr

Prix de vente : 29 000 Fr

collection Pilatus


Un superbe exemplaire de type II, lignes verticales, sur lettre postée à Zurich le 25 juillet 1845.

Le premier timbre de suisse, sur lettre

Mis en vente par Rapp Internationale Briefmarkenauktionen, vente aux enchères du 25.11.2008, lot n° 1012.

Cote : 53 000 Fr
Valeur estimée : 15 000 à 20 000 Fr

Prix de vente : 36 000 Fr


collection Pilatus


La dernière lettre offerte est particulière. Il s'agit d'un timbre type IV, toujours avec lignes verticales (le 4 rappen est plus commun avec lignes verticales qu'horizontales) mais cette fois sur une lettre postée de Winterthour le 31 mai 1845 à destination de Seen. Vous remarquerez le cachet noir plutôt que rouge, cette couleur étant rérservée pour la ville de Zurich. C'est la seule lettre connue avec ce timbre pour cette destination, qui est une localité de la ville de Winterthour. Le résultat de la vente nous dira si elle a suscité un intérêt plus important que les autres lettres.


mercredi 12 novembre 2008

Le piquage de Susse

Ce n'est un secret pour personne, les premiers timbres n'étaient pas dentelés. Il fallait donc, pour les séparer, manier le ciseau, ce que les agents du service postal faisaient avec plus ou moins de dextérité. Rapidement, des expérimentations de dentelure eurent lieu un peu partout dans le monde.

L'Angleterre (forcément) émettait ses premiers timbres dentelés en 1854, grâce à une technique mise au point par un Irlandais, Henry Archer, en 1848. En France, il fallut attendre 1862. Choisir la même solution que les britanniques ne pouvait évidemment se faire qu'après avoir exploré d'autres pistes.

Parmi ces pistes, il y eut la machine des frères Susse, papetiers à Paris, qui « permet de faire en cinq minutes le travail d'une heure ». Manifestement, on n'avait pas encore pensé à adapter la guillotine pour trancher le papier car dans ce cas je doute que le gain eut été aussi manifeste.

À l'exception des premiers timbres de Finlande à la dentelure si particulière, je crois que je n'ai jamais vu d'aussi grosses dents :

80c rose, piquage de Susse

Mis en vente par Behr Philatélie, vente sur offres n° 5 se terminant le 25.11.2008, lot n° 243.

Prix de départ : 900€

Prix de vente : Invendu


En général, ces essais de perforations se collectionnent sur lettre, afin d'éliminer tous les exemplaires de complaisance. En effet, que faire d'une machine à perforer une fois qu'elle a échoué à convaincre ? La revendre à un marchand de timbre... Ce serait la maison Maury (on parle beaucoup du catalogue éponyme en ce moment sur les blogs) qui s'en serait portée acquéreur une dizaine d'années plus tard.

L'exemplaire ci-haut est exceptionnellement bien centré et a donc probablement été « fabriqué » avec soin. Il n'en demeure pas moins un témoin amusant des efforts réalisés par les inventeurs du dix-neuvième siècle pour créer les vignettes dentelées qui ont tant déclenchées de passion et qui arrivent aujourd'hui en fin de vie...


Mise à jour : Chez le même vendeur, un 1fr vermillon vif sur lettre ainsi qu'un bloc pour le bien des aveugles.

lundi 10 novembre 2008

Le n° 1 de France, tête-bêche, un peu abîmé

Parfois, certains timbres extrêmement rares ne sont connus qu'en (très) mauvais état. Le collectionneur n'a donc pas le choix, s'il souhaite faire l'acquisition d'un tel timbre, il devra se contenter de l'état dans lequel il est disponible. Cependant, parfois, certaines raretés sont disponibles en excellent état ou en très mauvais état. Voici un exemple de la seconde possibilité :

Le n° 1 de France, tête-bêcheLe n° 1 de France, tête-bêche
Mis en vente sur Delcampe par jackyb2005, lot n° 47649333.

Cote : 50 000€
Prix de départ : 4300€, puis 3900€

Il s'agit du n° 1 de France, le 10 centimes Cerès, tête-bêche, sur lettre, dont une douzaine d'exemplaires seraient connus. On peut constater que malheureusement cette paire a été collée sur le haut de la lettre, repliée au verso et déchirée sans ménagement lors de l'ouverture du pli.

L'importante décote illustre bien le peu d'engouement que ce genre de pièce doit susciter auprès des collectionneurs. Elle risque donc de ne pas se vendre, d'autant plus que Delcampe n'est certainement pas le site le plus visité par les amateurs de raretés...

dimanche 9 novembre 2008

Le salon philatélique d'automne, où les marmottes sont hors de prix

Comme de nombreux philatélistes franciliens, français ou même étrangers, je suis allé faire mon petit tour au salon philatélique d'automne porte de Champerret à Paris. J'y ai rencontré d'autres blogueurs internautes et j'ai ensuite flâné entre les divers stands à la recherche de bagatelles.

J'ai passé une bonne demie-heure à fouiller dans des boîtes de timbres à 0,20€ pièce, à la recherche d'un hypothétique trésor que j'ai bien évidemment pas trouvé... quoique j'aie déniché un 1p rouge de 1864 d'Angleterre, en plutôt bonne condition. Si, si, celui aux 150 numéros de plaque ! Pendant un instant, j'ai eu l'impression d'être un petit garçon de dix ans qui allait sortir 20 centimes de ses poches et repartir tout fier mais finalement j'ai remis le timbre dans la boîte après l'avoir gardé dans ma main une bonne dizaine de minutes en cherchant autre chose.

Je le laisse à un autre, en espérant que ce soit un gamin (du moins dans l'âme) qui le trouve et, pourquoi pas, qu'un jour il découvre que le n° de plaque est 77...

Ensuite, j'ai parcouru rapidement la section « rongeurs » chez un des marchands de timbres thématiques, jusqu'à ce que je tombe sur un timbre de Guinée Équatoriale représentant une marmotte. Quand je dis timbre, j'exagère un peu, les timbres de Guinée Équatoriale de ce cette période (les années 1970) n'en sont pas vraiment; ce sont des vignettes qui passent directement de l'imprimerie au marché des collectionneurs et qui ne sont d'ailleurs même par reconnues par l'Union Postale Universelle. Ce timbre de Guinée équatoriale, de 10 centimos était offert pour la modeste somme de 4,90€ ! Je ne pouvais croire qu'un tel timbre, dont la valeur réelle est proche de zéro, soit offert aussi cher.

Sur Internet, pour le quart du prix, j'ai toute la série :

Mis en vente sur Delcampe par Postzegelhandel Nachtvlinder100, lot n° 41357367.

Prix de départ : 1,20€
Cote : 3,50€

Prix de vente : Invendu


Du coup, je me suis dit que ça ne valait vraiment pas la peine de continuer à chercher ce genre de timbres sur le salon, mieux valait finalement rentrer chez moi et m'installer derrière mon écran d'ordinateur...

mardi 4 novembre 2008

Les archives de l'imprimerie Fournier

L'imprimerie Fournier a été fondée en 1868 en Espagne par Heraclio Fournier, dont la famille comportait d'illustres imprimeurs parisiens. Spécialisée dans l'impression de cartes à jouer, la maison imprime en 1936 son premier timbre, qui sera suivi de milliers d'autres pour une quarantaine d'administrations postales.

Aujourd'hui fusionnée à l'United States Playing Card Company, le groupe imprimerait plus de 35% des cartes à jouer dans le monde !

Ce qui nous intéresse aujourd'hui, ce sont les archives de cet imprimeur, qui sont offertes en plusieurs fois aux philatélistes via la maison de vente Christoph Gärtner. La vente actuelle, la quatrième de ces archives, est consacrée aux pays francophones d'Afrique.

Les amateurs de progressive die proofs seront comblés mais ce qui est particulièrement intéressant à mon avis, ce sont les dessins originaux qui correspondent aux timbres émis.  Voici six petits dessins (11,7 x 8,0 cm) de F. Llamosas qui serviront à illustrer la série des animaux africains émise par la Guinée en 1968 :

Guinée, animaux africainsGuinée, animaux africainsGuinée, animaux africainsGuinée, animaux africainsGuinée, animaux africainsGuinée, animaux africains
Mis en vente par Auktionshaus Christoph Gärtner, vente aux enchères n° 8 du 05.11.2008, lots n° 258A, 259A, 259B, 259C, 259D et 259E.

Prix de départ : 250€
Prix de vente : Invendu, 270€ et quatre Invendu

À titre de comparaison, voici la série de timbres correspondante :

Guinée, animaux africains
Mis en vente sur ebay par ldramisiii, lot n° 280281535387.

Prix de départ : 0,99$

Prix de vente : Invendu

Pour la petite histoire, Heraclio Fournier n'est pas le célèbre Fournier qui a créé plus de 3500 reproductions de timbres (ce qu'on nomme plus communément des faux) au début du vingtième siècle. Celui-ci s'appelait François.